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La fibrillation atriale, également appelée fibrillation auriculaire (FA), est un trouble fréquent du rythme cardiaque au cours duquel les impulsions dans les oreillettes (chambres cardiaques supérieures) deviennent anarchiques, rapides et irrégulières.
Cette anomalie entraîne un rythme cardiaque irrégulier et accéléré, causé par le passage imprévisible de ces impulsions dans les ventricules (chambres cardiaques inférieures) à travers le nœud atrioventriculaire (ou nœud auriculo-ventriculaire : AV).
Anatomie et fonctionnement du cœur
Le cœur est formé par quatre chambres :
- Deux situées dans la partie supérieure (oreillettes ou atria) ;
- Deux situées dans la partie inférieure (ventricules).
À l’intérieur de l’oreillette droite du cœur, il y a un groupe de cellules spécialisées, appelé nœud sinusal (ou nœud sino-auriculaire). C’est le pacemaker (stimulateur cardiaque) naturel du cœur.
Le nœud sinusal génère l’impulsion qui fait partir le battement cardiaque.
Cette impulsion circule dans les oreillettes et arrive au nœud atrioventriculaire (ou nœud auriculo-ventriculaire).
Le signal passe du nœud sinusal à travers les oreillettes, provoquant la contraction musculaire atriale (systole).
Cette contraction pompe le sang des oreillettes aux ventricules sous-jacents.
Lorsque le signal arrive aux ventricules à travers le nœud atrioventriculaire, il provoque la contraction des ventricules qui pompent le sang dans le corps entier. Il s’agit du battement du cœur que l’on entend pendant la mesure de la fréquence cardiaque.
En conditions normales, les impulsions électriques qui entraînent la contraction du muscle cardiaque sont envoyées régulièrement.
Physiopathologie
Fibrillation signifie une contraction non coordonnée et désordonnée de chaque fascia musculaire. Ce type de contraction ne crée pas la pression suffisante pour la systole.
La fibrillation atriale entrave l’efficacité de la contraction atriale et réduit le remplissage du ventricule de 10 à 15%.
Cette situation est presque insignifiante pour la contraction du ventricule, mais elle peut provoquer des complications.
La fibrillation atriale entraîne une réduction du flux sanguin dans le corps.
Les prestations physiques sont réduites, mais étant donné que la fibrillation affecte souvent les personnes âgées et qu’ils ne pratiquent généralement pas de sport, ce symptôme a moins d’incidence sur leur vie quotidienne.
Généralement, une personne peut survivre plus de 25 ans avec la fibrillation atriale sans avoir de symptômes.
Toutefois, l’oreillette ne se vide pas complètement car il manque la phase finale de la contraction, ce qui peut provoquer une stagnation du sang.
Ce liquide stagnant favorise la formation de thrombus et d’emboles.
La fibrillation atriale peut avoir des conséquences sur la circulation sanguine, par exemple:
- Une réduction, jusqu’au 20%, du débit cardiaque ;
- Une augmentation de la tension artérielle pulmonaire (tension dans les capillaires pulmonaires) dont la conséquence peut être une insuffisance cardiaque. Si la tension dans l’oreillette gauche augmente, celle-ci provoque une augmentation de la tension dans le ventricule droit et dans l’artère pulmonaire ;
- Une tachycardie non physiologique.
- Une augmentation de l‘insuffisance mitrale ;
- Une systole ventriculaire irrégulière.
D’après une étude scientifique publié sur PUBMED (C-reactive protein elevation in patients with atrial arrhythmias: inflammatory mechanisms and persistence of atrial fibrillation. – Chung MK et al. Circulation. 2001 Dec 11; 104(24):2886-91) (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1769015/), la valeur de la protéine C réactive (un indicateur de l’inflammation systémique) est deux fois plus élevée chez les patients qui souffrent de fibrillation atriale que chez ceux du groupe-témoin n’ayant jamais souffert d’arythmie atriale.
Le rythme cardiaque anormal s’appelle arythmie.
Il existe des troubles cardiaques similaires, par exemple :
- Le flutter atrial est un trouble similaire à la fibrillation. Il cause en effet un rythme irrégulier et une tachycardie. Il est toutefois moins grave.
- L’extrasystole est une contraction cardiaque précoce qui altère le rythme du cœur.
Classification de la fibrillation atriale
Il existe trois types de fibrillation atriale :
- La fibrillation atriale chronique ou permanente : toujours présente.
- La fibrillation atriale persistante: le rythme normal ne dure que sur une courte période.
- La fibrillation atriale paroxystique : le rythme du cœur est normal. Toutefois, des épisodes occasionnels de fibrillation se manifestent.
La fibrillation valvulaire est causée par une maladie valvulaire rhumatismale (par exemple la sténose mitrale) ou par une prothèse valvulaire.
Dans les autres cas, la fibrillation atriale est définie comme non valvulaire.
La fibrillation atriale neurogénique peut être :
- D’origine vagale si elle apparaît la nuit, au repos, après le repas, etc. Ce type de FA est précédé par une bradycardie (rythme cardiaque lent).
- D’origine adrénergique quand elle se présente en journée, après un fort stress émotionnel.
On parle de fibrillation atriale isolée quand aucune maladie du cœur ne provoque ce trouble.
Dans certains cas de fibrillation atriale, les personnes ne présentent pas d’anomalies ou de dommages au cœur : il s’agit d’une pathologie appelée fibrillation atriale idiopathique. La cause de la fibrillation atriale idiopathique n’est pas très claire et les complications graves sont rares.
Symptômes de fibrillation atriale
Souvent, la fibrillation est asymptomatique ou silencieuse. Si les symptômes se présentent, on peut ressentir :
Les symptômes les plus importants sont les palpitations. Dans certains cas, l’individu ressent un rythme cardiaque énergique, très fort. Cette sensation de « force ou énergie » dans le rythme s’appelle palpitation.
La fréquence cardiaque normale est de 60-70 battements cardiaques par minute. Quand l’individu présente des épisodes persistants de fibrillation atriale, les pulsations peuvent arriver jusqu’à 175 battements par minute.
Causes de fibrillation atriale
Les anomalies ou les dommages à la structure du cœur sont la cause la plus fréquente de fibrillation atriale.
D’autres causes possibles sont :
- Hypertension,
- Crise cardiaque,
- Valves cardiaques anormales,
- Anomalies congénitales du cœur,
- Hyperthyroïdie ou autre déséquilibre du métabolisme,
- Maladie du nœud sinusal : dysfonctionnement du pacemaker naturel,
- Cardiomyopathie dilatée,
- Cardiomyopathie hypertrophique,
- Emphysème ou autres maladies du poumon,
- Embolie pulmonaire,
- Intervention chirurgicale au cœur.
Les études scientifiques démontrent que les personnes d’âge moyen qui pratiquent des sports intenses ou de longue durée présentent un risque accru de FA par rapport aux individus sédentaires.
Facteurs de risque
Les facteurs de risque de fibrillation atriale comprennent :
- Âge : en vieillissant, le risque de développer une fibrillation atriale augmente ;
- Maladie du cœur : problèmes aux valves, infarctus ou chirurgie cardiaque sont des exemples de pathologies qui augmentent le risque de fibrillation ;
- Hypertension : une tension artérielle élevée augmente les probabilités de fibrillation atriale ;
- Autres maladies chroniques : problèmes de thyroïde, apnée du sommeil et autres problèmes de santé sont autant d’indices qui augmentent la possibilité de développer une FA ;
- Consommation d’alcool : l’alcool peut déclencher un épisode de fibrillation atriale. Boire beaucoup (cinq cocktails en deux heures pour les hommes, quatre pour les femmes) peut provoquer une fibrillation.
- Antécédents familiaux : la fibrillation atriale a une forte composante héréditaire.
Fibrillation atriale – examens et tests
Un électrocardiogramme (ECG) est la meilleure façon de diagnostiquer une fibrillation atriale. Généralement, il est associé à une anamnèse et à un examen clinique. Si le médecin soupçonne une fibrillation atriale intermittente, un dispositif pour enregistrer le rythme cardiaque sur une longue période peut se révéler utile. Cet examen a plusieurs noms, comme ECG ambulatoire, Holter, surveillance ECG 24 heures sur 24 et enregistrement des événements cardiaques.
Pendant le contrôle, le médecin peut utiliser ce dispositif pour vérifier l’efficacité d’un médicament.